Je râle donc je suis

Ah ! ça faisait longtemps que je n’avais pas manifesté ma mauvaise humeur légendaire sur le blog !
Comme vous le savez, il m’en faut peu mais là je suis vraiment très en colère et cette fois-ci, l’objet de mon courroux, c’est un livre. Plus précisément : « Sur la Corde » de Carol Higgins Clark.
J’aime bien lire des bouquins en rapport avec la country et celui-ci avait retenu mon attention par son résumé. Je cite :

Brigit O’Neill, jeune étoile montante de la musique country, est en danger. Menacée par des lettres anonymes, elle contacte Regan Reilly pour être son garde du corps lors d’un concert qu’elle doit donner le 4 juillet aux Hamptons, villégiature de luxe proche de New York.

surlacordeMoi quand je lis ça, je me dis pourquoi pas, même si le terme « villégiature de luxe » me laisse un peu perplexe. Et puis j’ai jamais rien lu de Carol Higgins Clark, donc je me lance. J’achète, d’occasion, comme d’habitude et heureusement !!!! parce que je serais encore plus ronchon sinon. Et je commence à lire.
3 sema
ines qu’il m’a fallu pour en venir à bout de ce truc !!! 3 semaines pour 300 malheureuses pages !! d’habitude, un livre de poche, je le lis dans la journée mais là, un chapitre et pof ! endormissement profond. Au moins, ça aura réglé mes problèmes d’insomnies. Mais bon sang, qu’est-ce ce que c’est que ce bouquin ???
Je m’attendais quand même à ce qu’on me parle de musique country, de cow-boys, de truands charismatiques et dangereux. J’espérais une ambiance qui fleure bon le rock’n’roll, la dépravation voire la sueur et l’angoisse comme un règlement de comptes à OK Corral. Ta, ta, ta, rien du tout. Brigit O’Neill, elle aurait joué du clavecin que tout le livre aurait été pareil. J’admets que tout ce que je viens d’écrire là c’est une accumulation de préjugés et de clichés sur la « Country », mais M…. quoi, il en faut un minimum dans un roman pour qu’on y croit. Parce que, franchement, une star de la country, même si elle est d’origine Irlandaise et qu’elle joue du violon, qui passe son temps à bavasser avec des bourgeoises dans des soirées mondaines hyper chicos, qui se déplace en limousine et qui se détend en faisant bronzette sur une plage privée, et bien ça le fait pas. Et les méchants de l’histoire, je ne vous en parle même pas. Des guignols complets. On aurait pu au moins avo
ir une description du festival country digne de ce nom, mais même pas. On tape pas du pied dans les Hamptons, on ne hurle pas, on dodeline juste un peu du chef et on tapote poliment ses mains façon Versailles 18e siècle. En résumé : suspense zéro, crédibilité zéro et humour à 10 cents. Vraiment, c’est pas le livre que je conseillerai à quelqu’un qui s’intéresse à la country. Car entendons nous bien, je ne juge pas Carol Higgins Clark, ce serait bien prétentieux de ma part et en plus en me basant sur un unique roman. Je dis simplement que je suis hyper déçue que la country serve une fois de plus d’argument commercial et qu’on la mette à toutes les sauces parce que depuis quelques années c’est porteur comme créneau.

Voilà, j’ai fini de rouscailler. Pour aujourd’hui du moins.

Mirande en BD

La saison des festivals claudiquantapproche et tout le monde est en train de réfléchir pour savoir quand poser ses congés : Craponne ? Mirande ? Seignosse ?…
Et moi à chaque fois que j’entends « Mirande », je pense à Luz et je me marre.
Luz, il dessine des BD dans Charlie et sa passion c’est la musique. Dans « Claudiquant sur le dancefloor », il a regroupé plusieurs de ses reportages sur les grands festivals pop/rock, dont Mirande. Je pense qu’il doit s’agir de celui de 2003 (y’ avait JR). J’ai pas vérifié la date (ouh, c’est pas bien !), mais ce doit être ça car moi aussi cette année-là je découvrais le festival. Alors je me retrouve un peu dans ce que dessine Luz, même si des fois c’est un peu abusé. Bon, en même temps, c’est normal, c’est une caricature. Mais c’est vraiment très amusant de découvrir comment un « civil » peut percevoir le festival et tout le « folklore » qui va avec (Harley, tatouages…). Attention, hein, quand je dis « folklore », c’est pas péjoratif. Je suis la première à me promener avec un stetson sur la tête… Si on se met à sa place, c’est sûr que ce doit être déroutant de voir tous ces gens, qu’il soient « kinés, charcutières, notaires… » s’habiller en cow-boys et faire de la line-dance en plein milieu du Gers.
Évidemment, il faut avoir un minimum d’humour et d’auto-dérision pour apprécier pleinement ce petit reportage, mais je suis sûre que vous n’en manquez pas.

Claudiquant sur le dancefloor / Luz. – Paris : Hoëbeke, 2005.

Merci Monsieur Crumb !

crumbIl y a longtemps qu’on n’a pas parlé bouquins ici. Allez, on va s’y remettre doucement avec « Héros du blues, du jazz et de la country » de Robert Crumb.
Extérieurement, c’est un petit livre jaune très élégant. Le genre de bouquin qu’on remarque de suite dans une bibliothèque.
A l’intérieur sont regroupées 3 séries de « trading cards » (comme les cartes de collections qu’on s’échange quand on est petit) représentant des portraits de musiciens américains des années 1920-1930. Certains légendaires, d’autres méconnus, voire pour moi, totalement inconnus. Vous croiserez ainsi au fil des pages : Charley Patton, Blind Lemon Jefferson, Louis Armstrong, Duke Ellington, Sidney Bechet, Jimmie Rodgers, The Carter Family (ceux-là, c’est les connus)…. avec sur la page de gauche un petit texte de présentation et sur celle de droite une illustration de Robert Crumb.
Ah ! les illustrations de Robert Crumb ! Quand on les regarde, on se sent tout chose. Elles provoquent comme un attendrissement nostalgique que je ne saurais trop définir et qui rend ce petit livre si spécial…
Mais ce n’est pas tout : vous trouverez à la dernière page un cd audio de 21 titres choisis par monsieur Crumb himself. Je trouve que c’est à la fois une manière très agréable de pousser plus loin la découverte et une invitation à poursuivre le voyage : on feuillette le livre, on s’attarde sur un visage, on furète sur internet pour dénicher un morceau, puis on écoute béatement, on revient au visage et on se dit à soi-même : « merci monsieur Crumb, merci ».

Deadwood, bis repetita

deadwoodJe suis encore plongée dans ma série préférée (Deadwood pour ceux qui n’auraient pas suivi).
C’est toujours aussi bien mais je ne peux m’empêcher de faire des rapprochements avec Deadwood, le roman de Pete Dexter. Un bouquin que j’ai acheté sur sa seule bonne mine : y’avait un gros bandeau rouge dessus avec écrit « le roman qui a inspiré la série » ou un machin du genre. Qui aurait résisté ?
Et puis, à la lecture, y a eu comme un problème.
C’est pas du tout la même histoire.
Mais comme à cette époque j’étais encore jeune et naïve, j’ai pensé : « tiens, c’est original ce qu’il a fait David Milch (le réalisateur), il a gardé les mêmes personnages mais il a créé une histoire complètement différente. Trop fort le gars ! ».
Que nenni ! il s’est surtout pas inspiré du tout de Pete Dexter, oui. C’est pas gentil, messieurs les éditeurs, de dire des menteries pour nous faire acheter des livres. D’un autre côté, je vous dis quand même merci parce que sans ce fameux bandeau rouge je n’aurais peut-être jamais lu ce roman et c’eût été bien dommage car j’ai découvert là un auteur formidable.

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Lune d’argent sur Providence

LASPVoilà l’histoire : Cathy Gatling débarque à Providence, petite ville tranquille du New-Hampshire, pour s’occuper des affaires du vieux Spencer récemment décédé. Sauf que le vieux Spencer n’est pas mort de sa belle mort mais qu’il a été sauvagement assassiné. Par qui ? ou par quoi ? plutôt. Le shérif Stuart patauge, l’assassin rode, la population s’inquiète et Cathy Gatling… et bien, Miss Gatling a l’air d’en savoir bien plus qu’elle ne veut le dire sur cette histoire.

2 volumes : « Les enfants de l’abîme » et « Dieu par la racine » par Eric Herenguel

A mon humble avis : un vrai bijou ! tant du point de vue du scénario que du dessin. Du très, très bon western fantastique qui risque de coller les chocottes à plus d’un.