Martha Jane Cannary alias Calamity Jane

Quand j’étais plus jeune, l’image que je me faisais de Calamity Jane était un mélange du personnage de la BD Lucky Luke et de la chanson d’Annie Cordy :

Portrait pas bien flatteur, je vous l’accorde, d’une super-héroïne de l’ouest dépourvue de charme et de féminité.
Plus tard, j’ai lu « Lettres à sa fille » et j’ai découvert une femme sensible et une mère aimante à qui la vie n’avait pas fait de cadeau. Et même si la paternité (maternité ?) de ce texte est controversée, j’ai voulu croire à la tendresse de cette Calamity Jane pour sa petite Janey, au courage qu’il lui a fallu pour confier son enfant à de parfaits inconnus afin de lui assurer un avenir meilleur et à sa vie solitaire et torturée pour supporter  cette séparation.
L’écoute de l’adaptation musicale de Chloé Mons, Alain Bashung et Rodolphe Burger (La ballade de Calamity Jane) avait par la suite longuement prolongé cette émotion.
Puis vint « Deadwood », ma série fétiche, où Calamity se mue en poivrote fière-à-bras. Une SDF avant l’heure dont la couardise n’a d’égale que la mythomanie. Un vrai choc pour moi : qu’est-ce que c’est que cette Calamity ? J’adore cette série, vous le savez, mais je n’ai jamais réussi à me faire à cette nouvelle facette de Martha Jane. La vision de Pete Dexter dans le roman éponyme (« Deadwood » pour ceux qui n’auraient pas suivi) m’avait ensuite vaguement rassérénée : toujours aussi hommasse et grossière mais peut-être un petit peu moins paumée. Voici la description qu’en fait Boone (une de ses conquêtes d’un soir) : Continue reading

Panique au village

paniquevillageAllez, un DVD pour changer.
Panique au village (c’est le titre) n’a aucun rapport avec le monde de la country, si ce n’est certains de ses personnages : un cow-boy qui s’appelle Coboy, un indien qui s’appelle Indien et un cheval qui s’appelle… Cheval. C’est bien, vous suivez.
Pourquoi je vous en parle alors ? ben parce que ça me fait rigoler.
Coboy et Indien habitent chez Cheval dans un village qui s’appelle… Village (bien !) et mènent une vie des plus ordinaires parmi les autres villageois. Il y a le facteur qui s’appelle Facteur, le gendarme qui s’appelle Gendarme, la fermière qui s’appelle… Jeanine (perdu !), son mari, leur fille Bénédicte, des poules, des vaches, des cochons, un renard, un bison même. Bref, c’est la campagne ; on dirait un peu Pottokcity d’ailleurs (excepté le bison). C’est absolument fascinant comme série. Ah, oui, je ne vous ai pas dit : je vous parle de la série télé qui passait sur Canal+, pas du long-métrage du même nom. Dans mon DVD, il y a 20 épisodes réalisés par Vincent Patar et Stéphane Aubier, et ils sont tous plus barrés les uns que les autres.
Ce qui me plaît, en fait, c’est la technique d’animation. Vous vous souvenez quand vous étiez petits et que vous faisiez joujou avec des petits personnages en plastique avec un socle sous les pieds ? vous vous racontiez des histoires en les agitant maladroitement (moi en tout cas, je faisais ça). Et bien là, c’est tout pareil à part que c’est filmé. Je dirais même plus c’est filmé en stop-motion (voir Wikipédia pour ceux que ça intéresse).
Un petit extrait pour la route :

Bien. Fin de la parenthèse. Revenons à nos pottoks.

La cage aux poules

cagepoulesEst-ce que vous vous souvenez de ce que vous faisiez l’après-midi du 14 juin 2008 ? C’est sûr, ça ne date pas d’hier. Mais moi qui note tout, je peux vous dire que la plupart d’entre vous assistait à une conférence des plus intéressantes sur l’histoire de la musique et de la danse country. C’était à Lembeye et nous étions en compagnie d’Alain et Sabine de Country Music Attitude. (Décidément, Sophie a toujours de très bonnes idées…).
Bref. Durant leur exposé, ils nous ont passé de nombreux extraits de films et moi, en bonne élève que je suis, j’avais dressé ma petite liste dans l’intention de regarder tout ça à l’occasion. Mais les occasions ne se présentent pas souvent, malheureusement. Et puis le mois dernier, devinez ce que j’ai trouvé dans ma médiathèque préférée ? La cage aux poules ! Mais si, on avait vu un extrait où des footballeurs assez dénudés dansaient en ligne dans les vestiaires. Non ? personne ne se souvient ? Bon, j’explique.
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Les 30 premières minutes

deadmanHier soir je me suis endormie comme une lamentable larve devant « Dead Man » de Jim Jarmusch. Pourtant, j’avais très envie de voir ce film mais impossible de lutter.

C’est donc dans un demi sommeil que j’ai entraperçu un William Blake (Johnny Depp) tout endimanché débarquer dans l’ouest sauvage pour prendre son poste de comptable auprès de l’épouvantable Mister Dickinson (Robert Mitchum). Manque de chance, la place n’étant plus vacante, Blake se retrouve à la rue. Enfin presque. Thel, une ancienne prostituée l’accueille dans son lit.
Inévitablement, le fiancé, qui n’est autre que le fils de Dickinson, déboule à l’improviste, dégaine son colt, manque Blake, descend Thel à la place et s’écroule, touché à son tour. Légitime défense. Blake détale. Dickinson crie vengeance et engage aussitôt 3 tueurs à gages pour lui ramener Blake dead or alive, mais plutôt dead quand même.
Blake, en fuite et gravement blessé, croise alors la route d’un drôle d’indien, Nobody (Mon nom est Personne...). Celui-ci le soigne, persuadé que le William Blake qu’il a en face de lui est le même que celui qui a écrit les poèmes qu’il aime tant. Et de lui réciter avec conviction : « Chaque nuit, chaque matin, certains naissent pour le chagrin. Chaque matin, chaque nuit, certains naissent pour le délice exquis. Certains naissent pour le délice exquis, certains naissent pour la nuit infinie » (Auguries of Innocence).
Malheureusement, à partir de là c’est le flou. Images et poésie se mélangent dans ma tête. J’ai même cru voir Iggy Pop en version Harriet Olson. En fait, non, j’ai pas rêvé, c’était bien lui.
Pourtant je garde une très bonne impression de ce début de film. Western décalé qui joue sur les clichés, univers très onirique (ça tombe bien), sublime noir et blanc, musique qui colle bien (B.O. signée Neil Young), et certainement d’autres choses encore mais je n’ai pas vraiment pu m’en rendre compte. Par contre la longueur : 2h14 !! Je ne vais jamais réussir à le finir d’ici la fin du week-end. Tant pis, je le reprendrai quand je serai un peu plus disponible et un peu moins fatiguée (maudits championnats du monde, j’ai pas encore récupéré !). En attendant, je vous le conseille parce que c’est une vraie curiosité dans le monde du western.

Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai du sommeil à rattraper moi. Allez. Gau on deneri.